Les nouveaux défis de la santé au travail vus par Santeos

La loi du 2 août 2021 sur la Santé au travail impose désormais, le renforcement de la prévention en entreprise, la prévention de la désinsertion professionnelle, l’amélioration du suivi individuel et médical des salariés. Le choc de la crise lié au covid a fortement dégradé la prise en charge des salariés par les services de santé au travail. En additionnant ces facteurs de changement, le mode d’exercice du médecin du travail évolue vers une délégation d’une partie de ses missions avec un écosystème élargi. Ces profondes transformations vont également progressivement l’amener à exploiter les potentialités offertes par le numérique dans sa relation avec le salarié.

Faire face aux défis majeurs dans un contexte en tension

L’environnement du travail connaît une mutation sans précédent. La médecine du travail doit désormais faire face au vieillissement de la population active et à l’allongement de la durée du travail qui entrainent inévitablement des risques nouveaux sur la santé physique et mentale des salariés.

Du fait de la prise de conscience de ces enjeux et, au-delà des prérogatives règlementaires, il apparait désormais indispensable de soutenir la mise en œuvre des évolutions organisationnelles concrètes et d’apporter les outils permettant de favoriser les actions de prévention et de suivi individuel des parcours professionnels.

En référence à l’étude de l’Institut Sapiens, le coût caché de l’absentéisme en France s’élèverait à 107,9 milliards d’euros en 2018. Deux tiers des arrêts seraient évitables ce qui constitue un des défis majeurs à relever par les services de prévention et de santé au travail.

L'étude de février 2019 menée par le Ministère de l’Action et des Comptes publics relève que, 23% des salariés de tous secteurs confondus sont surexposés aux risques psychosociaux et 10% des salariés seraient concernés par le burnout. Ces risques psychosociaux au sein de l’entreprise ont des effets directement perceptibles. Il établit un lien de causalité avec une augmentation de l’absentéisme, une baisse de la qualité et de la productivité, des incidents voire des accidents de travail.

La nouvelle législation renforce les obligations des entreprises en matière de prévention primaire et réintroduit la notion de conditions de travail en plus de la qualité de vie au travail comme élément essentiel au bien-être en entreprise. En effet, donner à ses salariés de bonnes conditions de travail présente de multiples bénéfices : c’est contribuer à une nette amélioration de leur santé, motivation et assiduité, tout en accroissant les performances économiques de l’entreprise.

Accompagner les initiatives de prévention et de bien-être au travail représente un puissant levier qui permettra l’inclusion active des salariés sur les questions liées à leur propre santé et sécurité.

Dans le même temps, la médecine du travail est en crise des vocations. On compte moins de 5000 médecins spécialistes en santé au travail pour 25 millions de salariés avec une majorité de médecins du travail ayant plus de 55 ans. En dix ans, notre pays a perdu 30% du nombre de médecins du travail et, selon les prévisions, le nombre de médecins du travail devrait encore baisser de 7 % d’ici à 2030. Avec de nouvelles missions complémentaires et les difficultés déjà connues pour obtenir des rendez-vous obligatoires, force est de constater qu'il est parfois impossible d'observer les prescriptions règlementaires, avec toutes les conséquences négatives que cela peut avoir sur les salariés.

L'enjeu consiste désormais à offrir les moyens à la santé au travail, tant organisationnels que techniques, pour soutenir les nouvelles ambitions de prévention et de suivi des salariés.

Comment agir pour relever les nouveaux challenges ?

Dans ce panorama des dynamiques en exercice, retenons 4 axes de transformations principaux qui vont façonner l’offre de service numérique pour les services de prévention et de santé au travail :

A. Répondre à la pénurie de médecins du travail en organisant efficacement la délégation d’activités vers les infirmières

La pyramide des âges de la profession est connue et les signaux d’alarmes sont tirés depuis longtemps. Dans un futur proche, le fonctionnement des centres de santé s’effectuera nécessairement avec un ratio de nombre de salariés suivis par médecin radicalement différent du ratio historique.

Ce nouveau paradigme oblige désormais à repenser l’organisation du travail au quotidien. Une réponse durable dans ce contexte est l'élargissement du rôle des infirmières sous le pilotage du médecin avec une démarche de protocolisation des activités déléguées - s'appuyant sur un référentiel de protocoles standardisés et accessibles - et, de suivi de leurs actions par le médecin.

Les médecins étant également souvent amenés à piloter plusieurs typologies de métiers et d'environnements de travail, l’organisation au quotidien s’en retrouve repensée et doit être adaptée en fonction du contexte. Les solutions numériques, étant désormais partie prenante du système de santé au travail, doivent évoluer pour intégrer cette mutation de fonctionnement au quotidien.

L’usage se doit d’être standardisé par rapport aux prescriptions règlementaires mais également offrir de la souplesse et des capacités d'adaptations pour répondre aux besoins des praticiens.

B. Organiser les processus collaboratifs entre le médecin et un réseau pluridisciplinaire intervenant dans la prévention et le suivi (ex : maintien au travail, …)

Au-delà du rôle accru des infirmières, c’est le fonctionnement de l’ensemble du réseau pluridisciplinaire autour du médecin qui évolue et doit être facilité par le numérique. En effet, il est désormais nécessaire pour les services de santé au travail de s’appuyer sur de nombreux acteurs de la santé pour optimiser les décisions autour du salarié. Mais également pour partager des bonnes pratiques de prévention, ainsi que de détections des risques psycho-sociaux.

Cette articulation des préventeurs avec des psychologues, des ergonomes et nombreux autres experts autour du médecin crée de fait de nouveaux besoins de processus collaboratifs et de partage d’informations sécurisé qui se doivent d’être porté par des outils numériques éprouvés.

C. Construire la relation digitale avec le salarié comme un levier d’efficacité sur la prévention

L’apport du numérique dans la relation du personnel de prévention et de santé au travail avec le salarié est encore émergeant. Sans tomber dans les schémas extrêmes du suivi de santé numérique à distance, l’insertion progressive et personnalisée à chaque contexte apportera une plus-value notable dans le suivi et la prise en charge au regard du parcours de vie de chaque salarié.

Considérons en particuliers ces axes d’évolution applicables dès aujourd’hui :

• La consultation à distance pour les rendez-vous périodiques, entre deux sites distincts de l’entreprise et encadrée par une infirmière, voire entre le salarié depuis un espace privé isolé et le personnel de santé ;
• Des mécanismes de notification et l’opportunité d’informer simplement d’une impossibilité de présence pour réaffecter au plus tôt un créneau libéré. Ceci afin de réduire la réduction de l’absentéisme aux rdv ;
• Le renseignement d’informations et des questionnaires ciblés par le salarié avant son rendez-vous pour gagner du temps, qui pourra être réinvesti dans l’échange, l’analyse et la proposition d’actions ;
• L’accès à des supports de prévention et des services de coaching pour le salarié en relation avec sa santé et son environnement de travail.

Ces premiers axes qui impliquent le salarié dans son parcours apportent un levier non négligeable de gain de temps pour le personnel de santé qui peut ainsi se consacrer efficacement à ses missions de prévention et aux besoins spécifiques de chaque salarié.

D. Mettre en exergue les relations entre le suivi personnel et médical du salarié et les risques inhérents à son poste et environnement de travail

La mise en relation plus intelligente entre les volets de prévention, des analyses de postes et du suivi personnel et médical est également un levier important de service pour le médecin du travail.

En effet, l’utilisation de questionnaires spécialisés ciblés, qui sont issus de référentiels d’informations, permet de mieux accompagner le salarié dans la prise et le maintien de son poste. On peut citer par ex : « karazek » pour la mesure de stress, « nordique » pour l’évaluation des troubles musculosquelettiques, hygiène de vie, de sommeil et consommation d’alcool pour évaluer les risques spécifiques à des postes de travail, « framingham » pour les risques cardiovasculaires, etc.

La capacité du numérique à mettre en évidence les informations pertinentes au carrefour de ces sous-parties permettra sur la durée de guider la pratique des médecins mais surtout de construire les plans d'actions de prévention de demain - à l'image de la démarche "Parcours TMS Pros" soutenue par l'Assurance Maladie.

Notre approche pour soutenir la trajectoire de transformation

Doté d'une double expertise santé et numérique, illustrée en particulier dans les plateforme de gestion de dossiers médicaux (le Dossier Médical Partagé pour la CNAM, les dossiers spécialisés de Protection Maternelle Infantile, … ), Santeos construit une offre de santé au travail sécurisée et modulaire.

Elle porte l'ambition de :

• Ouvrir de nouvelles voies pour mieux structurer les actions de prévention et assurer le respect des prescriptions règlementaires ;
• Réconcilier le suivi RH et la médecine du travail pour fluidifier sans discontinuité le parcours du salarié tout au long de sa carrière ;
• Replacer le salarié en tant qu’acteur au cœur des processus.

L’ensemble bénéficiant ainsi de la force de Santeos pour la sécurisation des échanges et des données dans un espace de confiance.

Nous vous donnons rendez-vous dans nos prochains billets qui mettront en perspective notre offre et ses premiers succès.

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